La créature au service du Créateur

Liturgie de la Nativité dans la chapelle Notre Dame de la Dormition. La Vierge accueille dans son sein Celui qui est le Créateur de l’Univers

Nous ne pouvons envisager la fête de la Nativité, seulement comme une fête de mondanité païenne dont le seul sens serait la réunification familiale. Nous participons à un événement qui dépasse les limites du temps et de la matière créée. Un petit être, créature des plus fragile, né dans une étable entouré d’animaux de la ferme. Comment cet être, qui n’a pu convenablement être mis au monde dans des conditions décentes, peut il être considéré comme le Fils de Dieu ? Justement, c’est parce-qu’il a été humainement dans une situation des plus fragile qu’il est le Fils de Dieu, ou plutôt c’est justement parce-que dans son humanité il a été le plus pauvre des plus pauvre, que nous pouvons comprendre que toute la richesse matérielle n’est pas un moyen de participer à la Divinité (au contraire elle peut souvent nous en éloigner). La matière créée, la créature, c’est-à-dire l’homme, ne sera toujours qu’une créature fragile et limitée mais cela ne changera pas le fait que Dieu, dans son plus grand Amour, est une Réalité à laquelle cette créature fragile peut participer et ainsi « se diviniser ». Cette divinisation n’est pas le fruit du combat contre la matière (politique, social etc..) ou religieux (extrémiste) mais celui d’une transformation de la matière. La participation à la Divinité apporte évidemment des résultats de transformation de cette matière en matière lumineuse. C’est pourquoi il n’est pas étonnant de constater que la société dite « évoluée démocratiquement » est une société issue de la culture qui a reconnu l’Incarnation du Verbe. Néanmoins, le danger de notre monde occidental moderne est de se détourner de cet objectif de la divinisation en en faisant un projet qui aurait pour finalité le résultat matériel. Le bien-être matériel est l’expression de la forme de divinisation de la matière mais pas une fin en soi. La fin ou l’Alpha, est le commencement d’un monde nouveau créé dans l’Esprit : celui « d’adorer » le Créateur a chaque instant et qui nous permet de voir le monde d’un œil éternellement renouvelé.

« Lorsque tu t’éveilles le matin, songe que tu n’as aucune certitude d’être vivant au coucher du soleil…N’est-ce-pas la meilleure des raisons pour dire chaque jour merci à Celui qui meut l’univers et ordonne toute chose, merci de faire que la terre est parfois si jolie ? N’est-ce-pas une raison pour t’émerveiller de la vie, sous quelque forme qu’elle s’exprime, fut-ce l’imperceptible frémissement du brin d’herbe dans la brise du soir ? » « Jade et les sacrés mystères de la vie » F.Aragon

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