Le Faux ou le Vrai ?

Depuis le début de sa création, l’iconographie est le témoignage de la confession de foi des chrétiens et aucun des éléments qui la composent ne devraient « sonner faux » (c’est-à-dire être artificiels voir superficiels)

Ainsi, il est impensable de peindre une icône avec autre chose que :

  • des pigments naturels
  • des liants naturels
  • un support de bois naturel
  • une colle de bois naturelle
  • un vernis naturel

En fait, ce qui différencie une icône d’une autre peinture est en autre le fait et le principe fondamental que tous les éléments respirent entre eux : cela est la fondement de la technique iconographique car comme les chrétiens, ils sont réunis entre eux par l’action consolatrice de l’Esprit Saint, donc du souffle donc de la prière.

Il est impossible de vénérer une icône qui ne garantisse pas la relation de véracité entre l’expression de la foi et le contenu de la foi. Cela est une erreur dogmatique et non iconographique et ceux qui propagent cette erreur peuvent s’avérer être (même de manière inconsciente) des confesseurs d’une foi erronée.

Nous ne parlons pas là du sujet lui-même représenté qui est encore une autre question non moins fondamentale. Malheureusement, nous voyons à notre époque de nombreuses fautes de confession de foi autant dans le monde catholique qu’orthodoxe.

Encore récemment, nous avons appris la mis en place au centre culturel russe de Paris d’une soit disant « exposition d’icônes de Novgorod » alors qu’il s’agit en fait de vulgaires collages : Comment comparer ces reproductions composées de matières inertes et mortes aussi sophistiquées soient elles (photos encollées sur des vraies planches !) à des vraies icônes ? Si nous faisons le parallèle avec la nature des chrétiens eux-mêmes qui confessent ces images et les présentent comme étant de vraies « icônes » cela devient inquiétant. Voilà le malheureux article diffusé :

« La mission silencieuse » – exposition temporaire d’icônes anciennes russes au Centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris FAUX Il ne s’agit pas d’icônes !!! mais de collages d’icônes

Le Centre spirituel et culturel orthodoxe russe accueille du 29 avril au mois de juillet 2017 une exposition intitulée « La mission silencieuse. Les icônes de Novgorod des XIIIe –XVIe siècles ». Cette exposition donnera aux visiteurs l’heureuse possibilité de découvrir des chefs-d’œuvre de l’art religieux russe provenant du musée-réserve de Novgorod. FAUX. Ce musée, l’un des plus anciens en Russie, est considéré comme l’un des plus grands musées du monde. Le musée de Novgorod détient presque 300 icônes anciennes russes. Il s’agit d’une des plus riches collections iconographiques uniquement comparable à celles de la Galerie Tretiakov et du Musée russe de Saint-Pétersbourg. Malheureusement, pour des raisons de protection et de conservation, il s’avère impossible de faire venir les originaux jusqu’à Paris. Ces icônes représentent une valeur artistique et historique trop importante pour les mettre en péril en les transportant à l’étranger. Mais la technologie moderne, heureusement, nous vient en aide. Le Musée a fait produire des copies de haute-définition qui respectent les dimensions des originaux. Ces copies sont effectuées grâce à l’impression numérique UV sur la planche de bois préparée pour la peinture (communément appelé lefkas). Il est pratiquement impossible de faire la différence entre les originaux et les copies. L’impression reproduit même les petites imperfections des originaux. Quant aux couleurs, il a fallu plusieurs mois et plusieurs essais pour atteindre la conformité exacte des teintes originales FAUX. Les experts du Musée de Novgorod ont choisi douze chefs-d’œuvre qui relatent devant les visiteurs l’histoire des différentes étapes de l’art novgorodien et démontrent la particularité stylistique de l’icône de Novgorod. Parmi les icônes exposées vous trouverez une représentation de Saint Nicolas (1294) appartenant au pinceau de l’artiste Aleksa Petrov, l’icône de « La Protection de la Vierge Marie » (milieu XIVe siècle), la représentation de « La bataille des Novgorodiens contre les Souzdaliens » (ou le Miracle de la Mère de Dieu de l’Incarnation, daté de 1467), divisée en trois registres horizontaux. Cette exposition voyage à travers l’Europe et a déjà connu un grand succès en France Il Faut espérer que c’est FAUX, en Russie, en Estonie et en Slovaquie.

Nous devons nous révolter devant la propagation de collages ou imitations en tout genre d’icônes. Cela est une insulte fait à l’identité même des chrétiens et des iconographes. En suivant cette voie, nous risquons de devenir des chrétiens de « pacotille » et des marionnettes de la religion du pouvoir de la « Bête » (en référence au veau d’or).

Sur cette photo de l’intérieur de la nouvelle l’église du centre culturel russe de Paris, nous voyions le diacre (il doit être vrai) devant les fausses images collées de l’iconostase. Il aurait mieux valu ne rien coller sur l’iconostase en attendant la commande des vraies icônes (espérons que cela se fasse). Espérons également que cette église ne se transforme pas en théâtre de la mise en scène liturgique orthodoxe adressé aux curieux touristes de la capital (en témoigne le mouvement liturgique de la corbeille pour récolter des sous au début des vêpres du samedi soir !)

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