Voilà un article qui a été écrit en 1976 par Ludmilla aux débuts de l’arrivée de l’atelier dans la Drome. C’est une occasion de nous rappeler le chemin parcouru par l’atelier, une époque où peut d’ateliers existaient encore. Nous espérons de tout notre cœur que Ludmilla se rétablisse vite afin de continuer à nous communiquer son savoir et ses connaissances !
« L’iconographe doit se réjouir des fêtes de Noël plus que quiconque ; par l’INCARNATION DU CHRIST, il lui est donné la possibilité de représenter Dieu Lui-même, de révéler Dieu et Ses Saints à la terre entière, d’être non de simples chrétiens PEINTRES, mais des APOTRES. Malgré notre indignité, nos constantes faiblesses, dans un »siècle de corruption et d’éloignement de Dieu", Il nous offre (nous n’en prenons pas toujours conscience, mais c’est un cadeau royal qu’Il nous fait…) cette joie ineffable de peindre son Visage. Il nous fait ce présent pour l’agrément de notre vie et certainement Il sait ce qu’Il fait. Quant à nous, il nous faut accepter ce cadeau et partir de là où l’on est : maladroits, souvent sans connaissances picturales ni théologiques, nous sentant « pauvres en esprit » et bien incapable de quoique ce soit… « Partir de là où l’on est », c’est admettre nos incapacités, nos imperfections, voire même nos vices, mais aussi VOULOIR SE CHANGER. Dieu nous appelle. Il a besoin de nous. L’ICONE, elle, appelle la prière et le monde a besoin de prières… Hors de cela, il n’y a rien. La science que Dieu nous révèle aujourd’hui (certaines règles à respecter en matière d’iconographie) est la science de la pureté. Mais science implique OUTIL, et l’outil exige la MAIN pour le tenir… Nous sommes donc le principal outil de Dieu ! Si nous ne nous sentons pas dignes et surtout ne nous rendons pas dignes de celui que Dieu nous offre aujourd’hui, nous serons les pourceaux à qui l’on a jeté des perles… Comme aux premiers temps de l’Eglise, regroupons-nous et parlons des choses de notre foi. Vivons notre foi ! Apprenons à travailler en commun sur une œuvre dirigé par le plus qualifié d’entre-nous. Communiquons-nous toujours nos peines et nos joies sur tous nos travaux et sollicitons l’aide et le conseil du plus grand comme du plus petit. L’ART DE L’ICONE EST UNE REGLE. Nous aurons à traverser des sentiers de ronces et d’épines avant d’atteindre le merveilleux jardin fleuri… Nous aurons essentiellement à lutter contre nous-mêmes. Plaise à Dieu que nous réussissions et soyons dignes de la mission dont Il nous a chargé : répandre des icônes dans le monde comme on porte la BONNE NOUVELLE de Son INCARNATION aux quatre points cardinaux !
Ludmilla