Aux sources de la prière

Notre travail d’iconographes n’est pas une œuvre dépendante de la réalité matérielle du temps. Nous oeuvrons pour que le Ciel s’entrouvre et laisse apparaître ses rayons qui nous réchauffent l’âme.

La vision de l’Incarnation du Verbe n’est pas le reflet du monde. Elle exprime le mystère de la ressemblance que nous devons atteindre.

Le Verbe s’est incarné et toutes les réalités incarnées doivent reflèter ce Visage. Cela n’est rendu possible que par l’action de l’Esprit Saint dans nos cœurs.

De même que le souffle de l’Esprit planait sur les eaux à l’origine de toute vie, de même, notre participation au souffle de l’Esprit agit à travers nos vies pour que nous devenions des témoins de la Lumière.

Cette anticipation réparatrice sur la souffrance de la mort est un acte eschatologique sacramentel.

Nous ne pouvons lutter contre la mort mais nous pouvons en dépasser les limites. Si notre vie est seulement basée sur des principes terrestres, alors nous sommes prisonniers de la dégradation du temps. Si nous vivons ici et maintenant dans une participation à la réalité invisible de Dieu, alors, cette réalité nous remplit de grâce et de joie et nous pressentons le feu de l’Amour éternel.

Il ne s’agit pas de lutter contre le monde ou de le renier, il s’agit, par la grâce de l’Amour Invisible de Dieu qui nous nourrit, d’accomplir notre devoir de jardinier de la Création. La crise du monde est le résultat d’un dysfonctionnement de la nature humaine. Le lien avec le Créateur est rompu et la créature s’octroie les droits sur le monde et l’homme.

Nous sommes au service de la Vie et non les détenteurs de cette dernière. Les capacités techniques extraordinaires que nous développons ne doivent pas nous faire oublier que nous sommes de toutes petites créatures.

En contemplant le Visage du Christ, nous savons que nous avons à atteindre la ressemblance avec celui qui nous aime et qui nous a créé.

Le monde doit évoluer dans la contemplation de ce Visage.

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