L’orthodoxie russe est-elle passée à côté de son histoire ?

Notre atelier, créé depuis plus de 50 ans, est le résultat de l’effort de l’émigration russe, de transmettre le contenu de la foi orthodoxe (contenu dans sa culture), dans la culture locale. Ce-ci est la marque de l’apostolat chrétien depuis les origines. Chaque chrétien qui vit sur une terre en devient le co-responsable avec le Créateur. Les émigrations de toutes sortes doivent partager leurs richesses et les ancrer sur la terre qui les accueille afin que cette terre bénéficie de leur culture d’origine. Le fait de regarder en arrière de manière nostalgique ou de toujours trouver une raison pour justifier ses problèmes en les incombant au contexte locale est une forme d’hypocrisie qui empoisonne l’évolution. Qu’ont fait les orthodoxes d’origine russe qui sont venus en France ? Ils ont essayé de partager ses réalités et dès qu’ils se sont enfermés sur eux mêmes ont coupé l’action de l’Esprit Saint dans le témoignage de la foi en le transformant en action de l’esprit de leur culture. Malheureusement, les pionniers de cette dynamique (les fondateurs de l’institut St Serge, les iconographes L. Ouspensky, père G. Krug, Mrg Kovalevsky et son frère le compositeur Maxime et d’autres…) n’ont pas été suivit et le témoignage orthodoxe s’est transformé en « gardiennage » de la création de l’Esprit Saint de l’époque byzantine. Nous en trouvons un nouvel exemple avec la construction de ce nouveau centre culturel et cultuel russe : une église de l’exportation. Oui les matériaux de construction sont nouveaux, oui une recherche d’ouvrir la créativité a été tentée mais quel résultat ? Une adaptation d’un néo-orthodoxisme russe sur la terre de France. Depuis pratiquement un siècle, l’orthodoxie russe est présente sur la terre de France et a commencé un travail de véritable intégration. Nous avons aujourd’hui le résultat de son échec. Aucun artiste orthodoxe local, d’origine russe n’a été convié à ce projet. Les artistes et les œuvres iconographiques viennent d’une importation qui ne tient pas compte du travail réalisé par les iconographes locaux et leur particularité. On s’étonne d’ailleurs qu’un hommage leur soit rendu avec cette exposition des icônes de L. Ouspensky et p. Krug, ou bien eux aussi ont-ils été utilisés comme des postiches de « l’archivisme » historique russe ?

Vos témoignages

  • laurent 2 octobre 2017 14:31

    Bonjour, Je partage votre position condamnant le mépris de cette implantation vis à vis de ceux qui comme votre œuvre travaille avec leurs tripes et leur foi sincère pour faire connaitre la vraie orthodoxie dont le fer de lance est l’iconographie qui ouvre les âmes de ceux qui font f’effort de comprendre son message et sa réalitè mystérieuse . La froideur de cette réalisation parisienne m’a estomaqué….et lorsqu’on vient chez vous , dans la Drôme , on est porté par la beauté vraie et l’apaisement de l’esprit qui nous perfore . Courage et félicitation pour votre merveilleuse Mission ici bas .

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